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# MasterTilt

Contrôler la pêcheindustrielle pour préserverla biodiversité marine,est-ce possible ?

Le Drenche le 11/02/2021

5 min de lecture 🧠   Niveau « Je gère »

Comme tous les êtres vivants, les poissons ne sont pas en nombre infini sur la planète bleue. Pourtant, la pêche industrielle semble avoir oublié cette limite et nous avons affaire à une surexploitation de la pêche. Ce modèle pourrait-il évoluer et être durable ? Un seul objectif à la clé : la protection des océans. C’est la question posée à Catherine Lecouffe et Hélène Gobert, toutes deux expertes halieutes à l’Agence française de développement.

Surpêche : le chiffre qui fait tilt !

33%

C’est la part des stocks de poissons surexploités, et le reste est à son niveau maximum d’exploitation. D’autant plus que les quantités pêchées restent sous-évaluées... 

Pour se faire une idée sur la pêche industrielle et sa possible durabilité, le Drenche, journal étudiant de débats, a interrogé Catherine Lecouffe et Hélène Gobert, toutes deux expertes halieutes (spécialiste de la pêche et de l’aquaculture) à l’AFD.

Quelle est la situation des stocks de poissons dans le monde ? 

Au niveau mondial, on estime qu’environ 33 % des stocks de poissons sont surexploités, et que le reste est à son niveau maximum d’exploitation. Mais avec ces chiffres, on ne parle que de certaines espèces de poissons à haute valeur commerciale, dont les stocks sont partagés entre plusieurs états (comme le thon) et qui font l’objet d’évaluation de stock.

Pour le reste, il faut savoir que les stocks de poissons sont encore largement méconnus, c'est-à-dire que pour beaucoup d’espèces, il n’existe pas d’évaluation ni de suivi dans le temps du nombre d’individus.

En fait-on assez pour protéger les ressources des écosystèmes marins ?

Globalement, les politiques publiques et les moyens financiers et humains associés ne sont pas du tout à la hauteur de ce qu’il faudrait faire pour préserver les écosystèmes marins, la biodiversité marine et garantir un stock durable de poissons. Le constat est d’autant plus alarmant dans les pays en développement, qui n’ont pour beaucoup, pas les moyens financiers ou humains de mettre en place des politiques pour limiter la surpêche : quotas, aides pour la pêche artisanale, sensibilisation à la consommation des produits marins.

La communauté scientifique et les ONG demandent la protection d’au moins 30 % des océans de la planète d’ici 2030 (ce qui, selon une étude anglaise, nécessiterait la mobilisation de plusieurs dizaines de milliards de dollars) afin de préserver le stock de poissons et maintenir l'équilibre des écosystèmes marins. Et aujourd’hui, on est loin du compte !

Mais au-delà de la pêche industrielle et de la surpêche, la vraie menace systémique réside dans la qualité de l’habitat, des menaces venant des activités sur terre - l'agriculture, des rejets de plastique - et du changement climatique, de la  destruction des zones côtières, des coraux, du réchauffement des eaux, etc. Sans actions à la hauteur de l’enjeu, la pollution des océans pourrait entraîner une dégradation des écosystèmes marins avec un impact énorme sur les communautés côtières et l’humanité en général.

Cela dit, on a pu constater une prise de conscience importante de ces problématiques grâce à la COP 21 et à plusieurs événements internationaux autour des océans.

Pour préserver biodiversité marine et réduire la pêche industrielle, y a-t-il des choses qui fonctionnent ? 

Par exemple, au sein de l’Union Européenne, on commence à constater des politiques de protection et de gestion de cette industrie qui ont un impact positif et concret sur la durabilité des stocks de poissons, avec des mesures fortes impliquant les scientifiques, les décideurs, mais aussi les usagers de la mer, notamment les pêcheurs. 

Résultat, la Commission Européenne annonçait en 2018 que les eaux de l’océan Atlantique nord-est comptaient 50 % de stocks de poissons de plus qu’en 2003. Mais ces exemples restent assez rares dans le monde. De manière générale, une coopération entre États est essentielle sur ces sujets marins, car les océans ne sont pas dépendants d’un seul pays

En bref :

Pour réguler cette industrie, limiter la surpêche et ainsi préserver les ressources marines, il est essentiel de mettre en place des actions telles que l'établissement de zones marines protégées, favoriser la réglementation de la pêche durable, la création de quotas,  la réduction de la pollution des océans.

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Océans

Par Le Drenche

Source : Le Drenche

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