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Interview avec Nayla Ajaltouni surla fast-fashion :« Un T-shirt à 5 euros,ça n’existe pas »

Rédaction Tilt le 15/04/2021

7 min de lecture 🧠   Niveau « Je me débrouille »

Quelles sont les conséquences de la fast-fashion, cette mode jetable qui incite à une consommation effrénée de vêtements de faible qualité ? Des réponses et des solutions avec Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif l'Éthique sur l’étiquette. 

Tilt - Quelles sont les différentes étapes de fabrication d’un vêtement ? 


Nayla Ajaltouni -  On va planter la graine, puis cette graine il faut la transformer en fil, puis transformer le fil en tissu, puis teindre le tissu. Le tissu va ensuite aller dans des usines de confection, il va être découpé, cousu, puis va être emballé, transporté et mis en rayon. Donc il y a six ou sept étapes comme ça. Et à chaque étape on va voir, soit des dégâts environnementaux, soit des dégâts sociaux, qui ont été décuplés par la fast-fashion. C’est une mode jetable, à petits prix, qui nous pousse à consommer tout le temps, en volume, des vêtements de mauvaise qualité qu’on va vite jeter.


On a une vision complètement distordue du vrai coût d’un vêtement, du vrai prix d’un vêtement. Un t-shirt à cinq euros, ça n’existe pas. Ça n’existe que parce qu’on a des coûts sociaux et environnementaux cachés terribles. 

Quels sont les dégâts environnementaux ? 


La culture de coton est responsable de l’utilisation de 25% des pesticides dans le monde. Quand on va utiliser des pesticides, qui sont des matières toxiques, ces matières vont être rejetées dans les sols. Les sols vont empêcher des cultures, ou alors ces cultures vont devenir toxiques et donc vont faire des dégâts sur les poissons, dans les rivières et sur l’Homme qui va respirer ces mauvaises odeurs, boire de l’eau intoxiquée. Puis on va voir des impacts directs sur sa santé.


Quels sont les dégâts sociaux ? 


Les vêtements sont fabriqués à l’étranger dans des pays à bas coûts, où les ouvriers ne sont pas payés un salaire décent. D’ailleurs c’est une majorité de femmes, c’est 85% de femmes dans l’industrie de l’habillement, qui travaillent sur des horaires bien au-delà des normes internationales du travail, où leurs droits syndicaux sont réprimés. Donc il y a vraiment cette violence, dans le modèle économique de l’industrie de masse de l’habillement, qu’on n’arrive pas encore à enrayer.

Où finissent les vêtements que l’on ne porte plus ? 


La majorité de nos vêtements finissent incinérés, enfouis, ou dans les marchés de seconde main en Afrique, qui viennent récupérer les surplus des consommateurs européens. L’Afrique et d’autres pays ne doivent pas être le lieu où on vient déverser les choses dont on ne veut plus. Ça vient aussi concurrencer sur place une économie et des traditions, des savoir-faire qui existent.

MasterTilt, c'est quoi ?

MasterTilt, ce sont des interviews d’expert.e.s en deux parties : d’abord, ils décryptent les défis du monde, ensuite, ils nous donnent leurs bons tuyaux pour agir.

Retrouve les conseils de Nayla Ajaltouni pour limiter ton impact textile dans sa vidéo tuto !

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