Interview avec RomainCalaque, 4 conseils pourprotéger la biodiversité

Comment s’engager à son échelle pour protéger et préserver la biodiversité ? Vaste question, que l’on a posée à Romain Calaque, spécialiste de ces sujets. Une vidéo réalisée en partenariat avec le Comité Français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)

Tilt - À notre échelle, que peut-on faire pour protéger la biodiversité ? 

Romain Calaque - On trouve rarement des solutions tout seul. Donc, il faut évidemment s’adresser au collectif. Aujourd’hui, il y a une foule de collectifs qui s’intéresse à plein de formes de vivant. Il y a des gens qui s’intéressent aux fleurs dans la ville, aux abeilles dans la ville. Il y en a d’autres qui s’intéressent aux oiseaux dans la campagne. Outre le fait que la nature peut se protéger, il en est aussi de notre devoir de préserver la biodiversité. 

Selon votre cadre de vie, selon votre mode de vie, vous trouverez toujours un collectif qui a trouvé, qui a développé, des moyens d’augmenter la diversité naturelle dans votre cadre de vie. Le plus simple pour moi, c’est déjà prospecter le collectif qui vous semblera le plus adapté à vos besoins, parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui aura inventé quelque chose avant vous. Puis après, dans ce collectif-là, vous pourrez vous-même inventer des choses.

Vos conseils à la jeune génération pour protéger la nature ?

Repérer la langue de bois : apprenez à repérer les discours creux. Quand vous lisez un texte écrit à la forme passive, comme: la nature est surexploitée. Qu’est-ce qui manque dans la phrase ? L’acteur. En revanche, si vous dites telle entreprise a surexploité la nature, là, vous avez une phrase qui a du sens et vous pouvez commencer à agir dessus parce que vous avez un acteur, un agent et vous pouvez commencer à négocier avec. 

Deuxième conseil, méfiez-vous de l’unanimisme, méfiez-vous de toute présentation des choses qui aboutirait à « On va tous dans le même sens, nous avons tous les mêmes intérêts. ». C’est rare. Apprenez à analyser une situation, pour savoir, qui a des intérêts proches des vôtres, qui a des intérêts manifestement divergents des vôtres. Et après, vous faites ce que vous voulez avec cette analyse, mais au moins soyez lucides sur ça. Ne vous laissez pas emberlificoter dans des discours sur cette base-là. 

Troisième conseil, justement, on revient sur l’idée du collectif. Une fois que vous avez appris à vous prémunir des discours creux et à admettre que vous avez des intérêts convergents ou divergents. Justement, cherchez avec qui converger. Trouvez vos alliés. Il y en aura toujours. 

Quatre. Ne culpabilisez pas. Vous faites ce que vous pouvez. Ce qui est important c’est la trajectoire. Lorsque  l’on se fait critiquer parce qu’on est à un endroit à un moment donné dans sa vie, avec des pratiques, etc. Ce qui compte c’est, d’où on vient et où on est aujourd’hui. Vous pouvez avoir été extrêmement consumériste et pas empathique, pas altruiste, etc. OK. Et en même temps vous pouvez changer quelque chose là-dedans. Et quelqu’un qui vous critique sans avoir pris en compte ça, ce n’est pas très intéressant comme critique, c’est pas très constructif, donc il ne faut pas que vous vous sentiez coupable de ça. En revanche, si vous partez dans l’autre sens, là je pense que vous déconnez. 
 

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