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C'est quoi la résilience écologique ? 

Rédaction Tilt le 05/05/2023

6 min de lecture 🧠   Niveau « J'y connais rien »

On se souvient des terribles incendies qui ont ravagé les forêts françaises pendant l’été 2022. Mais pour faire face aux destructions, la nature a un atout : la résilience écologique ! Un pouvoir aussi extraordinaire qu’indispensable, malheureusement aujourd’hui menacé par le dérèglement climatique. Comment ça marche ? On t’explique tout.

La résilience écologique, une force de la nature

La résilience écologique, c’est la capacité des écosystèmes à résister, s’adapter et se rétablir face aux perturbations. Il existe deux types de perturbations   :


•    Les perturbations abiotiques : elles se produisent dans l’environnement, mais n’ont rien à voir avec les êtres vivants, comme un ouragan ou une inondation.


•    Les perturbations biotiques : elles sont causées par les êtres vivants, par exemple par l’activité humaine qui peut modifier l’environnement à travers la chasse, la pêche intensive, l’agriculture…

Un feu de forêt provoqué par un mégot de cigarette jeté par négligence, c’est donc une perturbation… biotique (c’est bien, tu suis !). La résilience écologique c’est la capacité de la forêt à se remettre d’un incendie en retrouvant son état d’origine ou du moins un état similaire. Les arbres brûlés libèrent des graines et des nutriments dans le sol. Les animaux qui ont survécu dispersent ces graines, provoquant la pousse de nouvelles plantes . Et tel un phénix, la forêt renaît de ses cendres. !  Mais attention, tout ce processus peut prendre un certain nombre d’années ! Et en attendant, la biodiversité locale reste fortement fragilisée.

Résilience écologique et biodiversité : un duo inséparable

Dans les années 1980, David Tilman, chercheur américain et père du concept de résilience écologique, a fait une incroyable découverte. Pour étudier l’impact de la diversité des plantes sur la productivité des terres, son équipe et lui ont planté dans l’État américain du Minnesota plusieurs parcelles avec différentes combinaisons d’espèces végétales.

Mais en 1988, une violente sécheresse bouleverse cette expérience et ravage les récoltes. Toutes ? Pas tout à fait. Certaines parcelles ont survécu de manière spectaculaire, et devinez lesquelles ? Celles qui abritaient la plus grande variété d’espèces ! D’autres études sont ensuite venues confirmer cette conclusion : plus un écosystème est riche en biodiversité, plus il est résilient car il dispose de nombreuses espèces capables de s’adapter au changement et de remplacer celles qui disparaissent.

Les effets de seuil : quand trop, c’est trop !

Si la nature est capable de se régénérer même après les pires catastrophes, pourquoi sommes-nous si préoccupés par le changement climatique ? Parce que malheureusement, la résilience écologique n’est pas une baguette magique : elle n’est pas infinie… il existe des points de bascule appelés « effets de seuil ». Une fois franchis, ils provoquent des changements irréversibles dans les écosystèmes. Cela signifie que lorsque certaines limites sont atteintes, la nature ne peut plus revenir à son état initial .

Par exemple, les récifs coralliens sont des écosystèmes très résilients. Les coraux vivent en symbiose avec des algues qui les colorent et les nourrissent. Quand la température de l’eau augmente, les coraux stressent et expulsent ces algues, ce qui les fait blanchir. Si l’eau se rafraîchit rapidement, ils se régénèrent et tout redevient normal. Mais si la température de l’eau reste trop longtemps élevée à cause du dérèglement climatique – comme en ce moment – les coraux ne le supportent plus et meurent. Ce grand bouleversement est souvent irréversible, car la mort des coraux affecte tout l’écosystème et les nombreuses espèces marines qui en dépendent.

Préserver la biodiversité : un enjeu majeur pour la nature

Préserver la biodiversité est donc essentiel pour maintenir la résilience écologique et permettre aux écosystèmes de survivre aux bouleversements liés au changement climatique. Certaines initiatives humaines tentent de contribuer à cet objectif.  

Parmi elles, on peut citer la restauration des mangroves en Gambie. C’est quoi les mangroves ? Ce sont des écosystèmes tropicaux qui poussent à la frontière entre la terre et la mer. Et, un peu à la manière de gardes du corps, les mangroves protègent les côtes des vagues géantes et des tempêtes. Mais ce n’est pas tout ! Leurs racines contribuent à stabiliser les sols et à empêcher l’érosion côtière. Imagine une immense toile d’araignée qui retient la terre et empêche les petits grains de sable de prendre la poudre d’escampette quand les vagues et les courants se déchaînent. Elles sont donc essentielles à la résilience des côtes. Et c’est précisément pour leurs vertus protectrices que l’Agence française de développement participe à les restaurer afin de ralentir l’érosion côtière en Gambie.  

La résilience écologique est donc une force de la nature qui nous rappelle l’incroyable capacité de notre planète à se régénérer. Mais cette capacité est mise en péril par le dérèglement climatique et les activités humaines qui bouleversent les écosystèmes. Pour assurer un avenir viable à tous les êtres vivants, il est donc impératif de soutenir les initiatives qui renforcent la résilience de la nature.
 

Pour creuser le sujet :

•    4 exemples d’initiatives pour préserver la biodiversité et soutenir la résilience écologique 
•    Si tu veux en savoir plus sur la capacité de régénération des coraux et le danger que leur fait courir le changement climatique 
•    Pour en savoir plus sur David Tilman qui a découvert l’importance de la biodiversité dans la résilience écologique

Biodiversité

Par Rédaction Tilt

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