Bangalore : la ville indienne aux600 lacs bientôt à sec ?
Pour répondre à la demande en eau toujours croissante de ses 12 millions d’habitants, Bangalore, la capitale technologique de l’Inde risque d’épuiser ses nappes phréatiques. Pénurie, pollution… La gestion de l’eau est source de conflits entre la ville et les campagnes aux alentours, entre les plus riches et les plus pauvres.
Quand la ville engloutit l'eau
Le lac Bellandur, en photo, recueille 60 % des eaux usées de Bangalore : 500 millions de litres par jour, alors que la ville ne compte que deux stations d’épuration, capables d’en traiter 130 millions.
À cause des rejets pollués, une épaisse mousse blanche apparaît les jours de pluie. Les jacinthes d’eau asphyxient le lac, le méthane qui se forme à sa surface s’enflamme régulièrement, les poissons meurent et les riverains sont confrontés à des infections cutanées et à des problèmes de reins. Telle est la situation autour des quelques lacs qui ont survécu à l’urbanisation vertigineuse de Bangalore.
Construite sur un réseau de bassins datant du XVIe siècle, connectés les uns avec les autres, l’ancien joyau de Kempe Gowda, le maharadjah de Mysore, a vu 80 % de ses plans d’eau disparaître sous le béton ou sous les déchets.
En quête d’une ressource rare
Aujourd’hui, l’eau risque de manquer tout court.
Imagine si toutes les nappes phréatiques qui alimentent l’Île-de-France se tarissaient en 2025. C’est le scénario cauchemardesque qui attend Bangalore, à peu près l’équivalent de la région parisienne en termes de population, selon son Institut des sciences.
Des camions-citernes amènent plusieurs fois par jour de l’eau potable aux centres commerciaux et aux hôpitaux, alors que dans la périphérie de la ville, on creuse pour en trouver. « Jusqu’à 400 000 forages sauvages ont été recensés », déclare T.V. Ramachandra, scientifique au sein du même Institut.
Cette situation crée des conflits entre les habitants et les agriculteurs des campagnes avoisinantes. Seule solution : une meilleure gestion de la ressource. A commencer par la récupération et le traitement des 500 millions de litres d’eaux usées, déversées tous les jours dans les lacs.
Par Argos x Tilt
« La photo qui fait tilt » est proposée en collaboration avec le @CollectifArgos qui rassemble des journalistes engagé·e·s sur les questions environnementales.
📷@laurent.weyl 🖋daniel_peyronel
✊
J'agis
Consommation
Le changement climatique aggrave-t-il la soif dans le monde ?