Quelles solutions pour préserver l’océan ? ft Hugo Décrypte
# Deep Tilt

Quelles solutions pour protéger les océans ? feat Hugo Décrypte

Hugo Décrypte le 08/02/2021

13 min de lecture 🧠   Niveau « Je gère »

Hugo Décrypte a rencontré Théophile Bongarts, chargé de projets au sein de la Plateforme Océan Climat, pour en savoir plus sur l’état actuel des océans et comprendre quelles solutions existent pour le préserver.

Comment le changement climatique perturbe-t-il l’océan ?

Théophile Bongart - Vous le savez, les gaz à effet de serre entraînent une augmentation des températures et 90% de cette chaleur est absorbée par l’océan. Mais en contrepartie, il se réchauffe, ce qui va avoir un impact sur les écosystèmes, etc. Quand l’eau se réchauffe, l’oxygène qui permet aux poissons de respirer, s'évapore. Donc ce sont des zones où la teneur en oxygène diminue. Cela a également un impact sur la pêche. Les animaux vont se déplacer pour aller chercher des températures plus fraîches. Sur la planète, il y a un quart de la population qui vit le long des côtes donc ils vont être plus vite touchés par les événements extrêmes.

L’océan régule notre climat. Mais quand l’océan ne fonctionne plus, on peut faire face à de plus fortes précipitations par exemple dans le sud de la France avec pour conséquence des inondations. Cela a aussi des impacts sur notre façon de nous alimenter. Il y a 3 milliards de personnes qui dépendent des protéines issues du poisson, donc le le changement climatique, l’impact sur la pêche, la diminution des stocks affectent la sécurité alimentaire en général.

Le transport maritime perturbe la santé des océans

Hugo Décrypte – Une autre chose qui a un impact important sur la pollution de l’océan, c’est le transport maritime. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur l’enjeu que ça représente ?

Théophile Bongart - Déjà, 90% des marchandises transitent par la mer. En 2050, la quantité des marchandises qu’on transportera via les océans pourrait augmenter de 250%. C’est considérable, c’est un enjeu d’avenir ! A ce titre, il faut arriver à réduire au maximum les émissions que ce secteur émet. Aujourd’hui, 2% des émissions mondiales de CO2 sont émises par le transport maritime.

Il y a plusieurs choses à faire, dans un premier temps : réduire la vitesse des navires. C’est une mesure qui a été proposée par Emmanuel Macron au G7 à Biarritz. Si on réduit la vitesse, on va encore plus réduire la pollution émise. C’est une courbe exponentielle.

Théophile Bongart - Ensuite ce qu’il faut faire, c’est accompagner la transition. Par exemple, on peut équiper les ports pour que quand un bateau arrive à quai, plutôt que de laisser tourner son moteur et donc émettre du CO2 et d’autres gaz, il puisse se brancher sur le système électrique de la ville et donc tourner avec des énergies durables, avec de l’électricité plutôt qu’avec du fioul. Dans le transport maritime, la grande solution en fait, pour réduire les émissions de CO2, c’est de passer par d’autres méthodes de propulsion du bateau que celles avec moteur qui fonctionne avec du fioul. Ce n’est forcément avec des voiles comme on faisait au 18ème siècle, mais des ailes par exemple, plus solides, qui vont mieux utiliser l’énergie du vent, qui vont prendre moins de place sur le pont du bateau, et qui vont permettre d’économiser jusqu’à 30% de CO2 sur le trajet. C’est aussi des systèmes qui vont plutôt tracer des lignes droites entre un point A et un point B, entre le port de Brest et New York par exemple, qui vont utiliser les courants aériens pour arriver à bon port en émettant moins de CO2. 

« 80% des déchets qu’on va retrouver dans la mer ont été produits sur Terre »

Hugo Décrypte - On l’a bien compris, la pollution de l’océan commence aussi par la pollution de la Terre et comment est-ce que nous on peut faire à notre échelle, pour limiter notre impact ?

Théophile Bongart - Il faut d’abord différencier la crise climatique dont on a déjà parlé de la crise écologique. Et le plastique ça rentre dans la case de la crise écologique, c’est -à-dire tout ce que l’Homme va produire comme déchets qui vont impacter l'environnement en général. 80% des déchets qu’on va retrouver dans la mer, à la base, ont été produits sur Terre. Les enjeux et les efforts qu’on doit faire, c’est sur Terre. Ensuite, il y a cette idée d’un continent plastique, qui serait un lieu qui réunit tous les gros déchets. [...] En fait dans la réalité il y en a 5 :

  •  il y en deux dans l’Atlantique : un dans l'Atlantique Nord et un au Sud,
  •  pareil dans le Pacifique, un au Nord et au Sud,
  •  et un dans l’océan Indien.

Dans ces océans, tout est parfaitement lisse et on n’observe pas de macro déchets. Parce que le problème c’est que les déchets plastiques sont des micro plastiques, des microparticules. Si par exemple, un pneu est lancé à l’eau dans un port, il va couler, il ne va pas être en train de flotter au milieu de l’océan Atlantique. Et une fois qu’on a compris ça, on comprend que c’est impossible de nettoyer l’océan de ses déchets. C’est pour ça qu’il faut vraiment agir sur Terre pour faire en sorte que le meilleur déchet soit celui qu’on n’a pas produit et qui n’a pas l’occasion de se retrouver dans la mer.

Pour protéger les océans : limiter notre consommation de plastique à usage unique

Hugo Décrypte - Quelles sont les grands axes de solutions qu’on peut envisager aujourd’hui ?

Théophile Bongart - Concrètement, ce qu’on peut faire à l’échelle individuelle pour agir, c’est essayer de limiter notre consommation de plastique à usage unique. De façon plus générale, la vraie solution aujourd’hui, ça reste le vrac. C’est au consommateur d’aller dans ce sens-là, d’aller dans ces boutiques, de faire partie de ce mouvement qui se développe de plus en plus aujourd’hui.

3 solutions pour protéger les océans

Hugo Décrypte - Pour préserver l’océan, vous pouvez agir. Voici quelques pistes :

  • Numéro 1 : Je soutiens les organisations qui protègent l’océan. 
  • Numéro 2 : Je réduis la pollution marine. Ça passe par l’initiative de ramasser des déchets autour de chez soi. Certains parlent de clean walk, mais aussi d’avoir avec soi un cendrier de poche même si l’on ne fume pas. 
  • Numéro 3 : Je réduis drastiquement ma consommation de poissons ou en tout cas, je ne mange plus de poissons menacés d’extinction.

 

Une vidéo réalisée dans le cadre de la campagne #OnEstPrêt, avec le soutien de l'Agence française de développement. Retrouve toutes les vidéos d’Hugo Décrypte sur sa chaîne YouTube.

Des tips à partager ?

🚮

Des conseils pour réduire l'usage du plastique ?

Océans

Par Hugo Décrypte

📸 Félix Vigne

Partager cet article :