Des lycéens planchent sur le changement climatique !
À l’occasion de la Semaine de la Presse et des Médias à l’école, en mars dernier, 24 élèves de seconde du lycée Gustave Eiffel (Paris, 7ème) ont planché sur le réchauffement climatique. Le challenge ? Expliquer, à travers un article, un terme lié au changement climatique. On a ainsi parlé de déforestation, de zoonoses et de réfugiés climatiques. Retrouve leurs définitions dans cet article !
LA DÉFORESTATION
Chaque minute, l’équivalent de 30 terrains de football de surfaces de forêts disparaît dans le monde. Tu imagines ? Selon Planète urgence, 12 millions d’hectares de bois ont été détruits en 2018, ce qui représente presque la taille du Nicaragua.
La déforestation, c’est quoi ?
La déforestation, en quelques mots, c’est la destruction de la forêt à cause de l’activité humaine.
Dans le monde, la perte des surfaces forestières est causée par les activités humaines… Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Pour en citer quelques-uns, il y a des incendies (in)volontaires, des maladies pouvant affecter les arbres, des parasites et plein d’autres causes ! Tu l’as compris, ce qui est chaud, c’est que ce sont les humains qui sont responsables de la déforestation car près de 80 % de la déforestation mondiale est causée par l’agriculture.
Seulement, ce ne sont pas seulement les femmes et les hommes qui sont menacés, mais aussi et surtout l’ensemble de la biodiversité : la faune et la flore. La forêt est un habitat très dense, qui abrite des espèces parfois très rares qui peuvent disparaître à cause de la déforestation.
Quelques chiffres dans le monde pour mieux comprendre le problème :
• La forêt amazonienne diminue de 4 millions d’hectares par an.
• Le Bassin du Congo, en Afrique équatoriale, de 3 millions d’hectares par an.
• En Malaisie et en Indonésie, de 1,8 millions d’hectares par an.
• La forêt couvrait 5,6 milliard d’hectares de terres émergées sur 14,9 milliards. En 2015, il n’en reste plus que 3,9 milliards d’hectares.
Quels sont les dangers de la déforestation ? Elle peut provoquer des glissements de terrain ou encore une augmentation du nombre d’inondations.
Pourquoi faut-il préserver les forêts ?
C’est important d’en parler parce que les forêts sont le principal puit de carbone au monde : elles agissent comme un purificateur d’air mais en taille XXL. Les arbres captent les particules fines émises par le chauffage des bâtiments et les transports. Grâce aux arbres, l’air est donc moins pollué, et la planète protégée !
Elles abritent aussi 80% de la biodiversité mondiale, la déforestation conduit à l'extinction de 27 000 espèces végétales et animales chaque année. Or, cette biodiversité garantit non seulement l’équilibre des chaînes alimentaire mais fournit également, directement ou indirectement, la matière première de nos médicaments.
Tu pourrais toujours respirer si les arbres disparaissaient, mais sans eux, ce serait beaucoup plus difficile et la respiration serait beaucoup moins agréable.
Comment agir à son échelle ?
• Tu ne dois pas jeter tes déchets dans la rue mais plutôt dans des poubelles. Ce n’est pas parce que tu es le seul qui ne pollue pas que les autres ne le font pas. Il faut lutter !
• Il faut créer un mur d’arbres le long du désert de Gobi pour freiner son avancée menaçante et contrebalancer les gaz à effet de serre émis par le boom de l’économie chinoise. Plusieurs autres pays sont concernés.
• Ce que tu devrais faire, c’est respecter notre environnement, ne pas polluer et mettre en place un anti-pollueur dans des zones de pollution.
« Une chose mène à l'autre. La déforestation conduit au changement climatique, ce qui entraîne des pertes d'écosystème, ce qui a un impact négatif sur nos moyens de subsistance - c'est un cercle vicieux. », Gisèle Bundchen
Pour creuser le sujet :
- Mets-toi a la place des animaux grâce à ce documentaire
- Par ici une petite sélection d’articles sur Arte pour mieux comprendre.
- Maintenant que tu as les bases, écoute l’interview d’Alain Karsenty, spécialiste de la déforestation
La déforestation conduit à la destruction des habitats d’un certain nombre d’espèces, animales comme végétales. L’humain grignote ainsi sur les espaces naturels et se retrouve de plus en plus proche des animaux sauvages… Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes ! Zoom sur une des conséquences de ce rapprochement : les zoonoses.

LA ZOONOSE
Vous avez entendu parler de la Covid-19 et de son infection à l’échelle mondiale. Mais avez-vous entendu parler de la zoonose ? Figurez-vous que la Covid-19 est une zoonose : C’est une maladie transmissible par voie animale.
La zoonose, c’est quoi ?
Depuis l'apparition des hommes et des animaux, la zoonose est une maladie ou une infection qui se transmet par les animaux vertébrés vers l’homme. Il existe plus de 200 types de zoonoses connues dans le monde. Les zoonoses les plus connues sont par exemple le ZIKA ou le COVID-19. Dans le cas du ZIKA, le vecteur principal vient de la chauve-souris qui, elle, a contaminé d’autres animaux en contact avec l’homme qui a ensuite ainsi pu se faire contaminer et propager la maladie.
Quelles conséquences ?
Les zoonoses touchent des millions de personnes dans le monde. Le problème c’est que certaines sont mortelles (Covid-19, Sida et Ebola). À force de s’approprier de nouveaux territoires, les humains se retrouvent en contact avec des animaux sauvages qu’ils ne devraient pas rencontrer. Cela provoque des réactions.
Les zoonoses sont reconnues comme posant de grands problèmes sanitaires dans la plupart des pays du monde car elles portent atteinte à la santé et au bien-être de millions d'êtres humains, empêchant une production suffisante des denrées alimentaires et entravant le développement économique.
Comment agir pour prévenir les zoonoses ?
Aujourd’hui il y a plusieurs solutions. Tout d’abord, éviter de fréquenter des animaux sauvages, mener des analyses et rechercher des remèdes possibles. Lancer des alertes et prévenir, donner des orientations aux pays en besoin.
« Le problème ne vient pas des espèces animales mais des changements environnementaux issus de nos activités », Camille Lebarbenchon, enseignant-chercheur et spécialiste en infection en milieu insulaire et tropical
Pour creuser le sujet :
- Une infographie du média QQF sur les zoonoses : quand l’écologie n’est pas là, les virus dansent !
- Un article très complet de l’Organisation mondiale de la santé
- Le dossier du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation sur le sujet
L’impact de l’homme sur l’environnement a ainsi des conséquences directes… pour l’homme ! La destruction des habitats mentionnée plus haut concerne aussi l’humanité. De plus en plus, des populations sont contraintes de bouger, de migrer en raison du changement climatique. On les appelle des réfugiés climatiques.
RÉFUGIÉS CLIMATIQUES
216 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050 à cause du réchauffement climatique, soit l’équivalent de la population du Nigeria. D’après la Banque mondiale, de plus en plus de personnes devraient quitter leur domicile dès 2030 à cause de la situation climatique.
Un réfugié climatique, c’est quoi ?
Un réfugié climatique est une personne contrainte de quitter son pays du fait d’une catastrophe climatique ou plus précisément du réchauffement climatique affectant son lieu de vie. Les Nations Unies ont établi en 1985 une définition des réfugiés climatiques, car la forme juridique n’existe pas, par conséquent ces personnes-là ne bénéficient pas de protection.
Les principales causes des déplacements climatiques sont les incendies, les canicules ou encore les épisodes de sécheresse. Ces catastrophes naturelles ont un impact sur les habitations (dégâts matériels) et les cultures (manque de nourriture).Il faut savoir que, selon Oxfam, 26 millions de personnes migrent annuellement dans le monde à cause des catastrophes naturelles.
Il y a deux types de migrations climatiques. Le premier concerne les personnes qui migrent à l’intérieur de leur pays (migrations internes) et le seconde concerne les migrations continentales qui consistent à migrer vers un autre pays.
Les principales régions du monde touchées par ce phénomène sont : l’Asie du Sud-Est, l’Afrique et certaines îles de l’Océan Pacifique. 90% de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique forment les zones les plus exposées au risque climatique (dans lesquelles les gens pauvres sont aussi les plus vulnérables).
Les femmes sont également les premières impactées car elles perçoivent en moyenne des revenus plus faibles. En effet, dans la société, elles subissent l'inégalité entre les sexes et l'exclusion sociale qui continuent d’intensifier les effets négatifs de la gestion non durable et destructrice de l'environnement sur les femmes.
En 2010, 50 millions d’hommes et femmes ont dû fuir leur terre natale à cause d’une catastrophe naturelle ou d’une dégradation climatique.
Réfugié climatique : tous concernés
Il s’agit d’un sujet essentiel parce que cela concerne tout le monde. Parce que les activités humaines provoquent une dégradation de la Terre. Parce que de nombreuses espèces animales et végétales disparaîtront (600 espèces animales et végétales réparties sur l'ensemble du globe) d’ici 2050. Cela pourrait entraîner un dérèglement de l'écosystème et des températures. L’une des causes qui participe au réchauffement climatique est ainsi l'exploitation des énergies fossiles (énergies non renouvelables).
Le nombre de migrants climatiques internes pourrait être réduit de 80% (soit 100 millions de personnes) si la communauté internationale doublait ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et que les pays mettaient en place des mesures de développement durable.
5 actions à mettre en place pour lutter contre le réchauffement climatique :
• Privilégier les transports en commun (moins de gaz à effets de serre)
• Manger moins de viande et plus de légumes (grande utilisation d’eau des animaux d’élevage)
• Réduire les déchet plastiques (car cela pollue les océans et mers)
• Réduire la pollution numérique (érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques)
• Réduire l’énergie l’électrique (énergies fossiles)
« On compte trois fois plus de migrants climatiques que de réfugiés politiques et de migrants économiques. », Francois Gemenne, professeur et spécialiste des migrations et du réchauffement climatique.
Pour creuser le sujet :
- François Gemenne revient sur la notion de réfugiés climatiques en vidéo
- Migrations : vers plus de réfugiés climatiques ? Le décryptage de Lumni
- Qui sont ces migrants qui quittent leur pays ? La Banque mondiale s’est penchée sur leur parcours dans cet article.