La fast-fashion, c’est quoi ?
Rédaction Tilt le 13/04/2021
3 min de lecture 🧠 Niveau « J'y connais rien »
« Fast » accolé devant un autre mot, ça annonce rarement de la qualité ! La fast-fashion le confirme. Littéralement « mode éphémère », cette expression désigne un modèle de production de masse de vêtements à bas prix. Mais cette mode “bon marché” coûte en réalité très cher. Une définition s’impose pour comprendre pourquoi !
La fast-fashion : définition
L’expression « fast-fashion » recouvre un segment de l’industrie de la mode qui produit des vêtements à bas prix de manière massive. Ces vêtements, distribués dans des magasins de mode du monde entier, ont la particularité d’avoir une durée de vie très courte (environ quelques semaines). Par définition, la fast-fashion est donc une mode éphémère, aussi mode jetable.
La particularité de ce modèle ? L’absence de stocks. On produit les mêmes pièces à des millions d’exemplaires, on vend partout dans un temps limité, puis on jette les invendus et on recommence. Les marques multiplient les collections, pour elles c’est le jackpot, mais c’est un désastre pour l'environnement et les populations locales. Pour que tu comprennes mieux les enjeux et les conséquences, on va te parler de fast fashion, de slow fashion, de mode éthique et de surconsommation !
Le succès de la fast-fashion : qui en paie le prix fort ?
Pas si faste et même très néfaste, la fast-fashion coûte en réalité très cher. Mais qui sont les premières fashion victimes ? Ce sont tout d’abord les personnes qui ont fabriqué ces vêtements. Leur profil ? Surtout des femmes vivant dans des pays du Sud où les marques de fast-fashion sous-traitent et externalisent leur production dans une logique de rentabilité. Mauvaises conditions de travail, faibles rémunérations, exposition à des produits chimiques… Le modèle de fast-fashion a des impacts dramatiques sur la vie de ces travailleurs.ses. Des horaires interminables et des cadences infernales pour des salaires de misère constituent leur quotidien de ces travailleurs. Iels évoluent dans un environnement de travail dangereux et insalubre, en étant exposé.es à des produits toxiques, sans aucune protection sociale ni droits fondamentaux.
Ensuite pour la planète. L’industrie du vêtement et du textile représente 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est l’une des plus polluantes de la planète ! Cette industrie est aussi très gourmande en ressources comme l’eau ou le pétrole. Par exemple, le transport des vêtements à travers le monde, élément central du modèle de la fast-fashion, accroît encore l'empreinte carbone de l'industrie, contribuant à la dégradation de l'environnement. Les textiles synthétiques, utilisés en masse dans la fast-fashion, dérivés du pétrole, polluent l'atmosphère et participent à la dégradation de la qualité de l'air.
Par exemple, le transport des vêtements à travers le monde, élément central du modèle de la fast-fashion, accroît encore l'empreinte carbone de l'industrie, contribuant à la dégradation de l'environnement. Les textiles synthétiques, utilisés en masse dans la fast-fashion, dérivés du pétrole, polluent l'atmosphère et participent à la dégradation de la qualité de l'air.
Quand fast-fashion rime avec surproduction et surconsommation
Attirés par des prix bas et des collections constamment renouvelées, les consommateurs achètent plus de vêtements qu'ils n'en ont réellement besoin. Cette frénésie d'achat a des conséquences désastreuses sur l'environnement et les populations locales. Un tee-shirt à la mode à seulement 4,99€ ça peut être une bonne affaire sur le papier. Voire pour notre porte-monnaie. Encore faut-il avoir réellement besoin de ce tee-shirt. Le marketing de la fast-fashion nous incite à acheter plus que nécessaire. Publicités incessantes, promotions alléchantes... les marques nous poussent à consommer toujours plus pour écouler leurs stocks. Cette surproduction va donc de pair avec une surconsommation !
Conséquences ? On achète 2 fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans… mais on en jette aussi 2 fois plus ! Un gaspillage vestimentaire conséquent, la preuve : beaucoup de nos vêtements ne sont portés que 7 à 10 fois.
La fast fashion est loin d’être bon marché. Elle peut être bon marché en termes de coût financier, mais très coûteuse lorsqu'il s'agit de l'environnement et du coût de la vie humaine.
Sass Brown, éducatrice de mode et autrice
Les déchets textiles : le cas du désert d’Atacama
Le désert d'Atacama, au Chili, est devenu le symbole d'un problème environnemental majeur : l'accumulation de déchets textiles provenant de la fast-fashion. Cette industrie, qui propose des vêtements à bas prix et renouvelés rapidement, incite à la surconsommation et génère une quantité importante de vêtements invendus ou jetés.
L'exemple du désert d'Atacama est une illustration frappante des dangers de la fast-fashion. Il est temps de changer nos modes de consommation et de nous tourner vers des alternatives plus durables et responsables.
Slow fashion, achats raisonnés et vêtements éthiques sont les solutions pour éviter un futur enfoui sous nos habits.
Pour creuser le sujet
- Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif l'Éthique sur l’étiquette a répondu à nos questions. Découvre ses deux interviews : info (pour comprendre l’industrie textile) et tuto (pour dénicher des bonnes astuces et limiter ton impact)
- « La mode sans dessus-dessous » par l’Ademe et le média QQF : une infographie pour comprendre le modèle de fast-fashion en long, en large, en travers !
- Le passionnant et terrifiant documentaire d’Arte : « Fast-fashion : les dessous de la mode à bas prix » où l’on comprend les coûts cachés derrière nos habits à bas coûts.
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