Des garde-côtes

submergés par la fonte des glaces

Dans la baie de la Résurrection, en Alaska, l'augmentation du trafic maritime met les garde-côtes américains à rude épreuve. Ils doivent surveiller des écosystèmes précieux et intacts alors que les risques se multiplient.

Des garde-côtes dépassés par les enjeux

La dégoulinade d'un glacier dans l'eau bleu cristal est toujours un spectacle d'une rare intensité. C'est le lot quotidien des garde-côtes américains qui patrouillent dans la baie du Prince William, au sud d'Anchorage en Alaska. Ils surveillent l'ensemble des navires qui se rapprochent un peu trop des montagnes de glace : les bateaux de croisière qui monnaient le frisson de la débâcle, les navires de pêche attirés par des eaux très poissonneuses ; et, plus au large, les cargos de marchandises et de matières premières qui se fraient un passage au travers de nouvelles voies maritimes.

Chaque année, les missions des garde-côtes s’étendent face à l’apparition de nouveaux risques liés surtout à l'augmentation du trafic maritime dans la zone. Trouver un équilibre entre le commerce, l'afflux de touristes et la préservation de l'environnement est un défi de tous les instants pour ces officiers qui ne disposent que d'un seul brise-glaces, le Healy, largement insuffisant pour couvrir une zone toujours plus étendue. Leur obsession : prévenir une marée noire qui serait dévastatrice pour ces écosystèmes préservés.

Les garde-côtes ont aussi pour mission de protéger les intérêts économiques et territoriaux américains dans les eaux arctiques de plus en plus fréquentées par les entreprises privées– y compris des entreprises internationales de transport maritime et d’écotourisme.

2025 : année internationale de la préservation des glaciers

Les Nations Unies ont désigné 2025 comme l'Année internationale de la préservation des glaciers. Ces masses de glace qui se déversent dans des lacs, sur terre ou dans l'océan jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et la fourniture d'eau douce, essentielle pour des milliards de personnes. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) dénombre un peu plus de 200 000 glaciers  dans le monde, couvrant environ 700°000 km2. Avec le réchauffement climatique, ces ressources vitales fondent de plus en plus tôt dans l'année et peinent à se reformer l'hiver : selon le WWF, le taux de fonte des glaces a ainsi augmenté de 65% en 30 ans . Rien qu’en Arctique, 13% de glaces sont perdus chaque année.