En Sierra Leone,

le handisport est un symbole de paix

À Freetown, capitale de ce pays d’Afrique de l’Ouest, les footballeurs amputés du Sierra Leone Amputee Sports Club symbolisent la résilience des victimes de la guerre civile mais aussi l’espoir en une paix et une démocratie durables. 

Quand le sport œuvre pour la démocratie

Victimes de la guerre civile qui a mis le pays à feu et à sang entre 1991 et 2002, les footballeurs de l’association fondée en 2001 font partie des milliers de mutilés de guerre, sauvagement amputés ou blessés par balle par les rebelles du RUF, le Front révolutionnaire uni, conduit par Foday Sankoh. 

L’objectif ? Les empêcher de travailler et surtout de voter. 

Pour ces footballeurs, l’enjeu est de taille quand en novembre 2012, le pays d’Afrique de l’Ouest organise ses premières élections présidentielles sans aide de la communauté internationale depuis la fin de la guerre civile. C’est pourquoi, à la veille des élections, ils organisent un match de gala dans l’un des quartiers pauvres de Freetown, afin de contrer les traumatismes de la guerre et d’appeler les habitants à aller voter.

Se reconstruire par le sport

Passés maître dans l’art de jouer sur leurs béquilles, les footballeurs offrent des matchs spectaculaires à la foule de supporters venus les encourager avec des banderoles prônant la paix et la démocratie. Lors des entraînements, ils se retrouvent sur la plage d’Aberdeen dans la banlieue chic de Freetown, symbole de la liberté retrouvée après plus de dix années de guerre.

Aujourd’hui rebaptisée Sierra Leone Amputee Sports Association, la structure continue d’accompagner ses 99 adhérents. Outre les matchs et les entraînements, la SLASA soutient le développement des compétences et de l’autonomie sociale de ce groupe marginalisé dans la société sierra-léonaise, notamment à travers des formations professionnalisantes en informatique.