Interview avec RomainCalaque : On ne parle plusd'extinction des espèces,mais de destruction

L’espèce humaine a deux atouts : elle est intelligente et sociale. Mais elle a également un gros défaut : ce qu’elle fait, jusqu’à présent, de ses atouts. Pour Romain Calaque, vétérinaire de formation et spécialiste des questions de biodiversité, c’est tout un système qu’il faudrait changer pour réussir à préserver la planète, en mobilisant ces deux atouts de manière vertueuse. 

« L’espèce humaine impacte aujourd’hui tout le vivant et le non-vivant. »

La première étape consiste à nommer ce qui est en train de se passer. Selon le Muséum nationale d’Histoire Naturelle, 7,5 à 13 % des espèces animales et végétales auraient disparu dans le monde depuis l’an 1500. Cela représente 150 000 à 260 000 espèces éteintes. Pour qualifier cette perte, le terme couramment employé est celui d’extinction des espèces, voire de sixième extinction de masse. Romain Calaque lui préfère le terme de destruction. Cette disparition des espèces n’est pas le fait d’événements climatiques majeurs, mais bien liée en majorité aux activités humaines : pollutions, destructions des habitats… 

« Il faut changer en profondeur notre façon de vivre dans la nature et surtout de l’exploiter. » 

Si l’humanité a changé à ce point les équilibres planétaires, il lui revient d’inverser la tendance. Mais face à l’extinction des espèces, reste-t-il des raisons d’espérer ? Pour Romain Calaque, les aires protégées font partie de la solution. Ce sont des espaces où les parties prenantes interagissent et coopèrent, mobilisant ainsi leurs deux principaux atouts (l’intelligence et la sociabilité, tu suis le raisonnement), pour préserver la nature et ses ressources. 

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