L’Accord de Paris, une première marche pour le climat    

Célébré comme une « victoire historique pour l’humanité » à sa signature en 2015 par les représentants de 195 États, l’Accord de Paris est une première mondiale. Mais qu’est-ce que c’est que ce traité au juste ? On t’explique tout ça.

L’Accord de Paris, c’est quoi ?

À l’occasion de la COP21 de Paris, 195 pays se sont tous mis d’accord pour limiter le réchauffement de la planète à un niveau inférieur à +2 degrés, et si possible en dessous de +1,5 degré, par rapport au niveau préindustriel (en gros avant 1850). En signant « l’Accord de Paris », ces nations s’engagent dans un « développement à faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière qui ne menace pas la production alimentaire ». C’est une première, et elle a eu des suites.

Quel est l’objectif de cet accord ? 

En plus de ces efforts pour atténuer, ou contenir, le réchauffement climatique, l’Accord de Paris souligne deux autres points très importants. Il prévoit que les pays mènent des actions pour s’adapter au réchauffement et renforcent leurs capacités à faire face aux impacts du changement climatique comme les catastrophes naturelles (sécheresses, incendies, inondations etc…). Il s’agit donc de trouver des solutions d’adaptation face à ces risques. 

L’Accord de Paris dispose aussi que les flux financiers devront être compatibles avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre. Concrètement, ça veut dire que les investissements publics comme privés doivent être réorientés pour ne pas aller vers les énergies fossiles ou des activités qui vont émettre beaucoup de gaz à effet de serre, et au contraire venir financer des activités bas carbone et résilientes. 

Une mention de justice climatique

Le dérèglement climatique touche tout le monde, mais ce sont les pauvres et les personnes défavorisées qui en souffrent de manière disproportionnée. Les effets du changement climatique sont ressentis plus sévèrement dans les pays en développement, dont l'empreinte carbone est limitée.

L'Accord de Paris reconnaît cette "injustice climatique" et met l'accent sur le principe environnemental de "responsabilité commune mais différenciée". Il prévoit que les pays industrialisés prennent l'initiative en se fixant des objectifs de réduction des émissions absolues et apportent leur soutien – financier, mais aussi en transfert de connaissance et de technologie - aux pays en développement. C’est la première fois qu’un accord universel contient cette notion de « justice climatique ».

Un accord toujours ambitieux

Le traité est entré en vigueur en 2016. Depuis, tous les 5 ans, les pays signataires doivent communiquer aux autres leurs Contributions déterminées nationalement (CDN), c’est-à-dire l’ensemble des mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre l’objectif de l’accord. Et chaque contribution doit être plus ambitieuse que la précédente. Par exemple, en 2021, le Rwanda a été le premier pays d’Afrique à réviser sa CDN et a mis en place un nouvel objectif de réduction de 38 % de ses émissions d’ici 2030. 

Ce traité international est un engagement contraignant pour les signataires. Même si l’Accord ne prévoit pas de mécanisme de sanction, il engage les pays à tenir leurs objectifs et à communiquer sur leurs résultats. Chaque année, les pays se réunissent à l’occasion de la Conférence des Nations Unies (COP) sur le changement climatique pour mettre en place de nouvelles actions et ajuster les objectifs. Il y a toujours urgence. Car malgré les efforts qui ont découlé de l’Accord de Paris, la situation climatique reste alarmante et les objectifs de réduction de gaz à effet de serre pas toujours atteints.