Le patriarcat
peut-il
mourir ?

Depuis le mouvement #metoo, on entend beaucoup plus parler de patriarcat, d'oppressions systémiques des hommes sur les femmes, dans tous les secteurs. C'est comme si ces sujets avaient tout d'un coup plus d'écho et intéressaient plus de gens, partout dans le monde. Les féministes font plus de bruit ou sont plus entendues. Est-ce que cela annonce la fin du patriarcat ? Où en est-on sur la route de l'égalité ?

Panorama sur le patriarcat et les inégalités qu'il génère et entretient.

Le patriarcat est un système qui part du principe que les hommes dominent les femmes. Il génère des inégalités à tous les niveaux de la société depuis des siècles.

Le système patriarcal n'est pas naturel, mais culturel. Il n'y a donc pas de déterminisme, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, car il peut être remplacé par un autre système plus équitable.

Tilt

Marylène Patou-Mathis, préhistorienne, autrice de L'homme préhistorique est aussi une femme

Et depuis des siècles, des femmes et des hommes se battent pour insuffler plus d'égalité dans tout cela. Petit retour historique sur les luttes féministes.


Sais-tu par exemple que ce n'est qu'en 1948, grâce à la Déclaration universelle des droits de l'homme, que les femmes se sont vues reconnaître des droits fondamentaux identiques à ceux des hommes ?


Je me teste

En quelle année, les femmes ont-elles eu le droit de vote en Nouvelle-Zélande ?

Pour autant, rien n’est vraiment gagné et le chemin vers l’égalité reste long. Et au rythme actuel, il faudra 257 ans pour atteindre la parité économique…

C'est d'autant plus vrai que
les inégalités de genre ne sont pas qu'une question d'argent.

inégalités

Le patriarcat est une domination qui s'exprime aussi par de nombreuses violences contre les femmes et contre les minorités.
Ces violences peuvent être symboliques, institutionnelles, psychologiques, physiques...

Toutes ces violences garantissent aux dominants que le système se perpétue. Les dominants, ce sont tous ceux qui bénéficient du système patriarcal. Là où la domination s’exprime de la manière la plus brutale, c’est sans doute dans les féminicides.

Sans aller jusqu’au féminicide, le patriarcat s’immisce dans tous les aspects de la vie des filles et des femmes. Y compris sur des sujets auxquels peu de gens pensent ou dont personne n’ose parler. Comme les règles et l’avortement.

féminicide

Eh oui, ramener les femmes à leur biologie, contrôler leur corps et ce qu’elles en font, c’est la base pour les maintenir dans un état inférieur. Une vraie domination physique !

Cet état d’infériorité sociale, économique et politique fait des femmes les premières victimes des crises comme celles engendrées par le dérèglement climatique.

C’est ce que nous explique Camille Le Bloa, experte genre et climat à l’Agence française de développement.


C’est pourquoi l’écoféminisme prend de plus en plus d’ampleur dans les luttes contemporaines.

L’écoféminisme, c’est un courant de pensée né dans les années 1970. Il fait notamment le parallèle entre la domination des femmes et celle de la nature.

Mais tout ce système patriarcal, si on le connaît et qu’on en connaît les défauts, pourquoi ne s’écroule-t-il pas ?

D’abord parce que démonter un système aussi ancien et complexe que le patriarcat, c’est un sacré boulot ! Ensuite parce que les dominants bénéficient de ce système, qu’ils sont majoritaires au pouvoir, et que certains d’entre eux résistent pour le préserver.

Je me teste

D’après toi, quelle est la proportion de femmes parlementaires dans le monde ?

Données de la Banque mondiale

C’est également parce qu’il est présenté comme la norme que le patriarcat tient toujours.Être capable de le remettre en question, c’est être capable d’imaginer que d’autres modèles sont possibles. Et c’est parfois coûteux.

Dans les secteurs culturels, par exemple, celles et ceux qui veulent représenter autre chose que cette norme ont souvent un parcours semé d’embûches. Les étudiant·es de Gobelins, l’école de l’image, se sont emparé·es du sujet.

Attention, les femmes ne sont pas les seules victimes de cette domination systémique :on peut compter aussi les minorités de genre, sexuelles, ethniques, etc.

Prendre en compte le recoupement des discriminations subies par une personne qui appartient à plusieurs minorités - comme un homme noir homosexuel ou une femme d’origine asiatique - c’est ce qu’on appelle l’intersectionnalité.

changer le système

Alors, prêt·e à
changer le système ?

Iels aussi ont tilté