ODD
# Tiltionnaire

Les Objectifs de développement durable, c’est quoi ? 

Rédaction Tilt le 21/09/2023

5 min de lecture 🧠   Niveau « J'y connais rien »

On les connaît un peu… sans vraiment les connaître. Les Objectifs de développement durable fixés par l’Organisation des Nations Unies, c’est un peu la TO-DO-LIST de l’humanité. Ils visent à éliminer la pauvreté, protéger la planète et assurer la prospérité à tous d’ici 2030. C’est une quête politique, économique et sociale qui nécessite l’aide du monde entier pour y parvenir. Mais c’est aussi une quête en mal de réussite… 

Se fixer des objectifs communs

Un programme pour le développement du monde… C’était un peu le brief initial de l’ONU, lorsqu’elle a réuni 193 États membres pour ratifier les 17 Objectifs de développement durable (ODD). À l’origine de cette initiative ? Le sommet de septembre 2015 visant à adopter l’Agenda 2030, un programme pour le développement durable au cours des 15 années qui allaient suivre. Un programme que l’ONU se devait de détailler et de préciser.
Mais quels objectifs mondiaux se fixer, alors que les pays d’un même continent n’arrivent même pas à s’entendre sur les priorités politiques et économiques ? C’est tout l’enjeu et l’ambition de ces 17 ODD : graver dans le marbre un programme fédérateur sur lequel l’ensemble des États membres pourraient se retrouver. 

Après plusieurs semaines de consultation et de négociation, l’ONU a donc abouti à ces 17 objectifs correspondants chacun à un enjeu spécifique : la faim, l’éducation, l’égalité entre les femmes et les hommes, le changement climatique, la vie aquatique et terrestre, la santé… Le défi est extrêmement difficile, la barre est haute, mais le programme est en soi une petite victoire : face à l’urgence, l’humanité s’est fixé des objectifs communs, transfrontaliers et désormais incontournables.

Un équilibre mondial à trouver

Les grands discours… on connaît. C’est pourquoi, pour parvenir à cet équilibre mondial, les négociateurs ont dû prendre en compte une multitude de facteurs : les pays n’ont pas les mêmes économies ni les mêmes priorités. Difficile de demander à un pays de se décarboner totalement si le niveau de vie de sa population est parmi les plus faibles de la planète. 

Ainsi, chaque ODD a été conçu pour être interconnecté aux autres, de sorte que chaque progrès dans un domaine puisse contribuer à d’autres objectifs. Pour établir cet équilibre, les consultations ont impliqué des parties prenantes de la société civile et des gouvernements, issus du monde entier, pour ne pas refléter uniquement les aspirations d’un petit groupe de personnes (les pays développés) , comme cela a souvent été le cas dans l’histoire du développement !

Cet équilibre n’est pas qu’un souhait : c’est l’objet même de l’ODD 17, qui veille à s’assurer que la réalisation de ces objectifs est inclusive et intègre une grande diversité d’individus et d’institutions au niveau local et mondial.

17 ODD pour 17 priorités ?

Définir 17 priorités pour le monde entier, vous en avez probablement rêvé : ils l’ont fait. Après plusieurs années de négociations, de consultations, de comités et de compromis, les États membres de l’ONU ont accepté ces ODD par consensus. À quoi ont-ils abouti ?
Sans ordre de priorité, les ODD reflètent des priorités élémentaires : l’éradication de la faim et de la pauvreté, la bonne santé et le bien-être, l’éducation, une eau propre accessible à tous, un travail décent, des infrastructures, etc. En revanche, la dimension universelle des ODD se heurte parfois aux spécificités locales, comme ont pu le relever certains États membres au cours des concertations. Par exemple, la réduction des inégalités ou le développement de l’industrie ne sont pas des aspirations évidentes partout sur la planète. 

Autre problème, ces objectifs sont parfois très compliqués à mesurer, bien que chaque pays s’appuie sur 231 indicateurs définis par l’ONU pour définir sa propre feuille de route. Mais c’est aussi la force de ce programme, qui consiste justement à redéfinir, connecter et diversifier les objectifs planétaires pour les rendre applicables au niveau local. Ainsi, l’ODD 16 n’appelle pas à répandre la démocratie dans le monde, mais à promouvoir l’État de droit et des institutions efficaces et justes pour tous. 

Où en est-il, ce vaste programme ?

Le 17 juillet 2023, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, déclarait que « le monde est terriblement en retard » pour atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030. Un retard coupable, mais un retard qui reflète lui aussi l’état du monde… Le manque de financement des ODD est passé de 2,5 milliards de dollars avant la pandémie de Covid-19 à 4,2 milliards en 2023. Certains pays sont plongés dans « un abîme financier », sans ressources à investir dans ce programme commun. 52 pays sont même proches du défaut de paiement, essorés par les récentes crises mondiales. Et d’ailleurs, le dérèglement climatique aura également des répercussions graves sur l’atteinte des ODD.
Alors, tout est perdu ? Pas encore. Pour l’ONU, il s’agit d’abord de prendre des positions politiques fortes pour emmener l’ensemble des sociétés vers la poursuite des objectifs. De même, adapter les ODD aux priorités locales est devenu décisif : ce programme n’a de sens que si tout le monde s’en empare. Rien n’est donc perdu, mais tout est loin d’être gagné…

Sept années de perdues, dix de retrouvées ?

Si l’Agenda 2030 était un film d’action, nous serions dans les dix dernières minutes, avec un compte à rebours insoutenable et des enjeux colossaux. Pour Lachezera Stoeva, Présidente du Conseil économique et social de l’ONU, « la mauvaise nouvelle, c’est que nous avons perdu sept ans. La bonne nouvelle, c’est qu’il nous reste encore sept ans et que les victoires sont à notre portée ». 
Frappés de plein fouet par les crises, plusieurs pays sont en retard ou même à rebours de certains objectifs. La France, par exemple, stagne encore dans la réalisation de l’ODD 10 visant à réduire les inégalités : le décalage entre la métropole et les Outre-mer y est encore très prononcé.

Surtout, la situation géopolitique globale tend plutôt vers une polarisation entre la Chine et les USA. Le film d’action tourne au film catastrophe… Pour les acteurs impliqués, au Nord comme au Sud, l’enjeu est d’autant plus fort. L’Agenda 2030 doit devenir le programme universel qu’il aspirait à être, un socle commun partagé par les gouvernements et les peuples. Les ODD peuvent devenir, si nous le souhaitons, une boussole pour tous les acteurs qui ont un rôle à jouer dans la marche du monde…

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Par Rédaction Tilt

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