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# Deep Tilt

Partir en vacances de manière responsable, c’est possible ?

Rédaction Tilt le 08/12/2022

5 min de lecture 🧠   Niveau « J'y connais rien »

En quelques décennies, notre rapport au voyage a complètement évolué. Réservés à l’élite il y a moins d’un siècle, les congés payés, puis l’avènement plus récemment de l’aviation, ont rendu les voyages accessibles au plus grand nombre. Car pour beaucoup, les vraies vacances, c’est partir, et surtout partir loin. Et encore plus depuis qu’Instagram a fait son apparition. Mais quel est l’impact de tout ça sur la planète ? Et surtout, est ce qu’il faut forcement aller à l’autre bout de la Terre pour kiffer ses vacances ? On t’explique tout !

Tourisme de masse, vous avez dit ?

Le chiffre qui fait tilt !

1,5 milliards

de touristes internationaux ont parcouru le monde en 2019. Et en 1950, ils n’étaient que 25 000… 

On voyage beaucoup (trop)

Si l'industrie du tourisme s'est écroulée en 2020 avec la pandémie COVID-19, car le tourisme international a été presque totalement suspendu, on peut être sûrs que la reprise n’est pas loin.
L’Organisation mondiale du tourisme table sur 1,8 milliards de touristes internationaux en 2030, soit une hausse de 20 % du nombre de touristes en à peine 10 ans. C’est énorme !

Or, tout cela a un impact à la fois sur le plan environnemental. En 2019, 4,5 milliards de passagers ont pris l’avion. Dans le monde, 40 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les transports touristiques sont dues à l’avion ! De plus, certains sites supportent très mal la sur-fréquentation. Piétinement, pollution, perturbation des espèces, destruction des habitats… La venue en nombre accélère l’érosion des sites, à tel point que certains espaces ont désormais instauré des numérus clausus. C’est le cas du Machu Picchu par exemple :

En 2019, le Machu Picchu, au Pérou, a attiré 1,5 million de visiteurs selon les chiffres officiels – ce qui est en réalité beaucoup plus pour cette ancienne capitale de l'empire Inca, Pour préserver les lieux, les autorités locales ont instauré un quota d'accès en 2019, d'abord fixé à 5940 visiteurs par jour, il a été abaissé à 2244 au plus fort de l'épidémie en 2020, avant de passer à 3044, puis 4044.

Machu Picchu

Sans oublier les impacts sociaux. De nombreuses villes se retrouvent dénaturées ou deviennent des Disneyland pour touristes. Les habitants sont contraints de partir. C’est le cas de Venise, par exemple qui, depuis des années se vide littéralement de ses citoyens, pour mettre à profit chaque mètre carré à destination des touristes. En à peine 40 ans, la population de cette a été divisée par deux. Pour protéger la ville, les grands navires de croisière ont dû être officiellement bannis du centre historique.

Et on voyage tous pareil !

Amorcé par les tours opérators, les vacanciers se concentrent en très peu de lieux, de préférence. Résultat : 95 % des touristes se concentrent sur 5 % des terres émergées !

Dans une étude internationale réalisée en avril 2018 par le site Expedia, deux tiers des 18-34 ans interrogés admettent être influencés par le réseau social pour leur choix de destination de vacances. L’«instagramabilité» d’un lieu serait même le principal critère, avant même les activités culturelles.

Passer des vacances pour les raconter plutôt que pour les vivre, ça ne comble pas vraiment. Avec les hashtags, la géolocalisation et les influenceurs, la définition d’un voyage est de plus en plus souvent dictée par les réseaux, au risque d’être déçu (et, entre nous, devoir faire la queue dans un site naturel pour prendre LA photo, ça tourne vite au ridicule) mais aussi de contribuer à détruire des lieux magnifiques...

Par exemple : le canyon Fjaðrárgljúfur, dans le sud de l’Islande. Le chanteur Justin Bieber l’avait rendu populaire en 2015 en y tournant le clip de son tube “I’ll Show You”. Après quoi, une foule de visiteurs s’est ruée sur les lieux, jugés ultra “instagramables”. Au final, le canyon a dû être fermé de février à mai 2019 des suites d’un climat trop humide et d’un afflux de touristes bien trop dense qui a endommagé son environnement.

Canyon Fjaðrárgljúfur

Comment agir pour un tourisme responsable ?

Et il y plusieurs pistes d’action pour faire bouger les choses et être un touriste responsable. Louisa t’explique comment voyager sans détruire la planète dans cet épisode de Flemme ou Flamme. 

Conseil n°1 : On réfléchit à la destination

Le Covid a au moins eu un avantage (si si, c’est possible !) : les restrictions kilométriques, la fermeture des frontières, nous ont permis de découvrir leur région. Et beaucoup d’entre nous se sont aussi rendus compte, par la même occasion, qu’il n’était pas forcément nécessaire de parcourir 2000 km pour passer de bonnes vacances !

Si voyager proche de chez soi permet de limiter considérablement l’impact carbone de ses vacances, avec les confinements, cette nouvelle façon de voyager est même devenue tendance : en atteste l’essor du « staycation » (le fait de partir en vacances près de chez soi) ou la micro-aventure (l’idée c’est de vivre une aventure en plein air sans partir à l’autre bout du monde et en respectant l’environnement).

Et il existe plein d’outils pour se lancer dans le slow-tourism. En panne d’idée pour une destination ? Greenpeace édite un guide de voyage responsable pratique et sans culpabilité, et l’envoie gratuitement par mail sur simple demande via son site. Sinon, cette infographie dresse le parallèle entre les paysages que l’on espère voir dans certaines destinations lointaines, et des paysages très similaires en France. 

Conseil n°2 : On évite certains modes de transport

Sur le podium des modes de transport les plus émissif, il y a …. l’avion ! Bon, tu t’en doutes sûrement déjà, mais voici quand même quelques chiffres, histoire d’avoir les bons ordres de grandeur .

Pour 1km et 1 passager, l’avion est :
-    7 x plus polluant que le bus 
-    14 x plus polluant que le TGV
-    40 x plus polluant que le train 
1 aller-retour Paris-New York en avion d’une personne, c’est l’équivalent de la consommation annuelle en chauffage d’un petit appartement. Donc le mieux c’est d’éviter de le prendre autant que possible. Et si vraiment on ne peut pas faire autrement, on essaye au moins de partir LONGTEMPS, histoire d’amortir son empreinte carbone (exit les allers-retours pour un pauvre week-end). 

Deuxio : on évite les croisières. OK là tout de suite, ce n’est probablement pas le truc qui te fait rêver, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Les ferries et paquebots rejettent énormément de CO2 et les croisières sont tout particulièrement polluantes. Selon une étude de la fédération France nature environnement (FNE) de 2015, un paquebot de croisière à l'arrêt pollue autant qu'un million de voitures.

Conseil n°3 : ce n'est pas le but qui compte, c'est le chemin.

Ça peut paraitre cliché, et pourtant… À vélo, à pied, ou dans des trains mythiques, la tendance va à des vacances plus lentes, où on profite du chemin comme de la destination. Il y a 70 000 kilomètres de pistes cyclables rien qu’en Europe, des centaines de milliers de kilomètres de chemin de fer. On peut rallier Paris à Vladivostok (le point le plus à l’Est de la Russie) en train ! Près de 9000 km et 10 jours plus tard, c’est le chemin qui occupe les vacances

Flemme ou Flamme c’est quoi ? 

Flemme ou Flamme, c’est la série qui t’aide à mieux comprendre le monde pour te donner la flamme d’agir. Découvre tous les conseils de Louisa pour faire bouger Flemme de son canapé car contrairement à ce que cette dernière croit, tout « n’est pas foutu ». Parviendra-t-elle à relever ce défi ? Pour le savoir, retrouve tous les épisodes sur notre chaîne Youtube

POUR ALLER PLUS LOIN : 

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Par Rédaction Tilt

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