Institut Vavilovgardien de la biodiversitévégétale mondiale

Depuis sa création en 1894 en Russie, l’Institut Vavilov lutte contre l’appauvrissement de la biodiversité végétale. La plus ancienne banque de graines au monde mène un travail indispensable pour la sécurité alimentaire et la préservation des espèces et variétés végétales cultivées et sauvages, dont la diversité diminue depuis le début du XXe siècle, selon la FAO.

80 % des variétés introuvables ailleurs

Olga Kovaleva, directrice du département de l’avoine, de l’orge et du seigle, est l’une des gardiennes des quelques 327 000 échantillons de 2200 espèces de plantes cultivées et conservées à l’Institut. En plein centre de Saint-Pétersbourg, les deux immenses bâtisses abritent des milliers de variétés uniques de légumes, fruits, céréales et tubercules, qui s’accumulent dans des boîtes métalliques soigneusement classées et inventoriées. A température ambiante, congelées ou cryogénisées, ces espèces vivantes sont régulièrement régénérées, c’est-à-dire cultivées dans l’une des onze stations russes dédiées. Près de la moitié datant d’avant-guerre, elles préservent une biodiversité perdue avec l’industrialisation de l’agriculture et la standardisation des semences.

De la Russie à la France, un travail scientifique conjoint de sauvegarde

Cette exceptionnelle collection sauve de la disparition des variétés génétiques venues des quatre coins du monde, ramenées au gré des 115 expéditions de son fondateur, le botaniste Nikolaï Vavilov. Chou quintal d’Auvergne, haricot beurre nain du Mont-d’Or, orge gloire du Velay… Parmi elles, 270 espèces locales viennent de France. 

Depuis 2016, le Collectif Vavilov s’est associé à l’Institut et développe des jardins conservatoires, dont le premier a vu le jour près de Lyon. Dans cet espace cohabitent variétés locales françaises et russes, et leurs ancêtres sauvages. Grâce à ce travail, les scientifiques, héritiers de leur prédécesseur russe, contribuent à contrer la disparition de variétés potentiellement capables de s’adapter au changement climatique.