L'accès à l'énergie dans un monde sous tension
Rédaction Tilt le 26/04/2023
15 min de lecture 🧠 Niveau « J'y connais rien »
Prix de l’électricité qui flambent, difficultés d’approvisionnement, appel à la sobriété énergétique, recours aux énergies renouvelables… En pleine crise énergétique, Arnaud Rouget, directeur du programme Afrique à l'Agence internationale de l'énergie, te décrypte les enjeux liés à l’énergie dans un monde qui se réchauffe !
Tilt - Qu’est-ce que l’Agence internationale de l’énergie ?
Arnaud Rouget - L'Agence internationale de l'énergie est une organisation intergouvernementale qui suit les différents marchés de l'énergie : à la fois les énergies fossiles, les énergies renouvelables, toutes les technologies, tous les secteurs qui consomment de l'énergie, le transport, l'industrie, l'agriculture... On essaye de regarder comment le système peut évoluer et de conseiller les gouvernements, en leur disant où on pourrait aller avec les politiques actuelles, les technologies et les investissement qui existent.
Quel est l’impact de la crise énergétique actuelle ?
Il faut réaliser qu'on sort d'une première crise qui est celle du Covid-19. Sur le plan énergétique, ça veut dire que pendant plusieurs mois, les gens ont été confinés et l'activité s'est arrêtée. Les voitures étaient garées, les avions étaient cloués au sol. La consommation de pétrole et aussi d'électricité a énormément chuté. Après le Covid-19, il y a eu une reprise, donc tout est reparti extrêmement vite. Ça a créé des premières tensions qui font que les marchés du pétrole, du gaz, du charbon ont été extrêmement perturbés avec cet arrêt et cette reprise très rapide.
Par ailleurs, il y a eu une crise économique qui s'est mise en place, avec des États qui se sont énormément endettés et beaucoup d'inflation. Et ce qui fait que pour certains pays, ça a aussi limité les capacités à gérer les systèmes énergétiques, à investir pour développer leur système énergétique. Et là-dessus, le 24 février 2022, c’est l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui rajoute une pression énorme avec des marchés et des prix qui s'affolent, principalement du gaz, de l'électricité et par répercussion aussi du pétrole et du charbon, avec des impacts, à beaucoup de niveaux.
Quelles solutions sont possibles ?
Il va falloir davantage électrifier nos usages. Aujourd'hui, le secteur du transport repose presque exclusivement sur le pétrole, donc il y a une tendance qui est lancée d'avoir des véhicules électriques. Mais ça, c'est quelque chose qui est en train de s'accélérer et qu'il faut accélérer encore davantage dans toutes les régions du monde. Ensuite, il faut que l'électricité qu'on utilise pour le secteur des transports ne soit pas émettrice de gaz à effet de serre. Et là, c'est un autre effort qui consiste à développer le solaire photovoltaïque, l'éolien, à ne plus construire de nouvelles centrales à charbon, voire à fermer plus tôt que prévu les centrales à charbon existantes. Il faut investir massivement dans toutes les technologies propres de production d'électricité, mais aussi de stockage, les batteries et tous les appareils qui sont nécessaires, notamment les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, les réseaux électriques.
MasterTilt, c’est quoi ?
MasterTilt, ce sont des interviews d’expert.e.s qui reviennent en profondeur sur leur sujet d’étude : d’abord, ils.elles décryptent les défis du monde, ensuite, ils.elles nous donnent leurs bons tuyaux pour agir.
Par Rédaction Tilt
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