malnutrition
# Tiltionnaire

La malnutrition,c'est quoi ?

Rédaction Tilt le 10/10/2023

5 min de lecture 🧠   Niveau « J'y connais rien »

Révise tes bases : la malnutrition ne concerne pas que les pays pauvres et on peut en souffrir en mangeant trop ! Tous les pays sont touchés et il y a quatre fois plus d’adultes obèses que de personnes qui ne mangent pas à leur faim dans le monde. Dans ces deux cas, c’est très mauvais pour la santé.

La malnutrition augmente

Bref, le monde mange mal. Très mal. C’est le constat fait chaque année par les auteurs du Global Nutrition Report, un observatoire mondial de l’alimentation. « Les régimes alimentaires inadéquats et la malnutrition qui en résulte sous toutes ses formes atteignent des niveaux inacceptables dans le monde entier, ce qui constitue l'un des plus grands défis sociétaux actuels », selon leur rapport de 2021 sur « la crise nutritionnelle mondiale ». 

Trop et pas assez à manger

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ un tiers de l’humanité souffre d’au moins une forme de malnutrition, surtout les nourrissons, les femmes et les enfants. Et aucun pays n’est épargné.
Il y a la sous-nutrition, chronique ou aiguë. Le corps ne reçoit pas assez d’aliments pour fonctionner. Les enfants sous-nourris ont un poids trop léger et pas assez d’énergie pour grandir comme les autres. Dans les cas les plus graves, c’est même le cerveau qui est touché. En Afrique, 19 % de la population est sous-alimentée, suivie par l’Asie (8,3 %). Environ 700 millions de personnes ne mangent pas à leur faim dans le monde

Les carences en micronutriments (vitamines et minéraux) font aussi des ravages à la longue, et surtout, ils provoquent des malformations des bébés dans le ventre de leur mère. Les carences en iode, vitamine A et en fer sont très répandues dans le monde, notamment chez les enfants et les femmes enceintes. 

Le surpoids et l’obésité sont une autre forme de malnutrition, quand le poids est trop élevé par rapport à la taille. C’est la conséquence d’une alimentation trop riche en graisse et en sucres par rapport à la dépense par l’activité physique. Cela provoque des maladies cardiovasculaires, des cancers, du diabète...

L’obésité, un problème des pays riches ?

Non, on parle même d’épidémie et elle progresse fortement dans les pays du Sud. Les 10 pays les plus obèses au monde (+ de 45 % de la population) sont des îles du Pacifique (Cook, Tonga, Samoa…), suivis par les Etats-Unis, la Jordanie, la Libye, la Turquie, l’Egypte et le Liban. En Inde, pays où une grande partie de la population ne mange pas à sa faim, le nombre de personnes obèses a progressé de 9 millions ces dix dernières années pour atteindre 34 millions

Le schéma est partout le même : dans les villes, la nourriture traditionnelle est abandonnée au profit du marché mondial de l’alimentation pour pauvres : des produits industriels, très sucrés, très gras et pas chers. En Inde, par exemple, toute la population a largement adopté les nouilles instantanées, arrivées au début des années 1990. Vendus à tous les coins de rue, ces petits sachets, faciles à préparer et très bon marché (mais avec une forte teneur en sel, en glucide, en huile de palme, pauvres en fibres et nutriments), ont littéralement bouleversé l’alimentation indienne en quelques années. Le mode de vie, qui tend vers plus de sédentarité, contribue à amplifier ce phénomène.

La malnutrition nourrit les inégalités et la pauvreté

Dans tous les cas, la malnutrition affaiblit le système immunitaire. Et ces personnes mal nourries sont beaucoup alors plus vulnérables aux autres maladies, aux épidémies etc… alors que ce sont également les plus pauvres. 
La malnutrition est aujourd’hui la première cause de décès dans le monde, avec 1 mort sur 5 attribuable à un mauvais régime alimentaire d’après une étude mondiale réalisée par l’Institute of Health Metrics and Evaluation. La malnutrition est une double peine car elle accentue les inégalités et la pauvreté. Ceux qui tombent malade (de diabète par exemple) doivent payer cher leurs soins, et les systèmes de santé des pays les plus pauvres explosent.

Plus que la sécurité alimentaire (accès aux aliments), les experts de la question défendent à présent la sécurité nutritionnelle (l’accès à des aliments de bonne qualité). 

Alors on fait quoi contre la malnutrition ?

Il faut manger sain, équilibré et à sa faim ? C’est une question d’éducation, oui, mais surtout de moyens. Les aliments sains sont les plus chers : produits laitiers riches en nutriments, fruits, légumes, protéines végétale ou animale… Et la moitié de la planète n’a pas les moyens de se permettre une alimentation saine, et se rabat sur des féculents qui calment la faim ou des produits industriels gras et déséquilibrés très abordables. Et les pauvres des pays les plus riches font pareil.
Les Nations Unies préconisent une transformation globale des systèmes alimentaires. Elles appellent les gouvernements à penser à l’alimentation de leur population quand il est question d’agriculture. Le premier pas serait de proposer des aliments locaux à bas coût, en agissant sur la production, le stockage, le transport, la distribution... Mais cela risque de prendre beaucoup de temps !


Nous autres, les Occidentaux, nous croyons que la faim dans le monde est l’urgence numéro un. Mais les experts sont formels : l’obésité est le problème du futur. Elle touche déjà plus de 650 millions de personnes, soit environ 9 % de la population mondiale. Et tout est lié. Obésité et malnutrition sont les deux faces d’une même pièce 

La photographe italienne Silvia Landi a enquêté sur l’obésité dans le monde pour un projet intitulé « Globesity »

Santé

Par Rédaction Tilt

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