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# Deep Tilt

Soigner la planète dans son assiette, c’est possible ?

Rédaction Tilt le 12/10/2022

6 min de lecture 🧠   Niveau « J'y connais rien »

Manger, acte le plus banal de notre quotidien, est en fait loin d’être anodin ! Car notre alimentation, souvent sujette à débats, a aussi bien des impacts sur notre santé que sur l’environnement ou l’économie. À l’échelle mondiale, par exemple, elle pèse entre 20 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour de multiples raisons (de santé, de justice sociale, d’écologie…), une chose est sûre : bien choisir ce qu’on met dans son assiette peut changer le monde. On t’explique pourquoi !

Le chiffre qui fait tilt !

¼

du bilan carbone des Français est lié à l’alimentation

Manger c‘est s’engager mais pourquoi ?

Pour prendre soin de la planète : l’impact environnemental de l’alimentation 

Dans leur étude, publiée dans la revue Science, les deux chercheurs Joseph Poore et Thomas Nemecek ont étudié les données de pas moins de 38 000 fermes à travers 119 pays. La conclusion la plus importante de cette étude est qu'il existe des différences considérables entre les émissions de gaz à effet de serre des différents aliments : la viande rouge est clairement sur le haut du podium des émissions de CO2. La production d'1 kg de viande de bœuf émet 60 kg de gaz à effet de serre, alors que les petits pois n'en émettent qu'1 kg par kilo.

Comment ça s’explique ? Une grosse partie de l’impact de la viande rouge sur le climat est liée aux émissions de méthane, qui est engendré par la digestion des ruminants (les vaches, les moutons, les chèvres…). Bien que le dioxyde de carbone soit beaucoup plus présent dans l’atmosphère, le méthane emprisonne environ 30 fois plus de chaleur que le dioxyde de carbone. Donc il a un « pouvoir réchauffant » très fort.  L’autre grosse partie des émissions est liées à la culture des céréales et des fourrages. Pour produire ces céréales qui vont servir à nourrir les vaches, et en particulier, le soja on détruit des forêts, ce qui empêche les arbres de capter le CO2 et crée des émissions de gaz à effet de serre (car souvent les pans de forêt sont brûlés). À côté de ça, le transport ne représente qu’une minuscule part des émissions. Donc manger un steak de bœuf élevé localement ne règle malheureusement pas le problème.

Pour plus de justice sociale : l’impact social de notre alimentation

Déjà, il faut distinguer le « local » du « circuit-court », car ça ne couvre pas exactement la même chose. Depuis la pandémie, le « manger local » a le vent en poupe, si bien que même la grande distribution commence à miser dessus. Mais c’est quoi au juste, le local ? Dans un rayon de 30, 50 ou 100 kilomètres autour du point de vente ? La plupart du temps, on pense à l’échelle du pays ou de la région. On prône le « local » le plus souvent dans l’idée de contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique. Même si le premier levier d’action consiste à végétaliser au maximum son alimentation, il est évident que faire voyager ses aliments sur des milliers de kilomètres est un non-sens écologique, surtout quand des alternatives existent ici. Les oignons tout droit importés de Nouvelle Zélande, c’est bof…

Mais le principe du « circuit-court » est un peu différent. L’idée c’est de rapprocher au maximum le consommateur du producteur. Donc, il y a un premier effet sur l’écologie (parce que souvent on reste malgré tout à l’échelle locale) mais l’essentiel c’est surtout de réduire le nombre d’intermédiaires. Avec le circuit le plus court l’idée c’est de se fournir en direct chez le producteur, par exemple dans les magasins à la ferme ou sur les marchés. L’objectif principal, c’est avant tout un enjeu social de juste rémunération des producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur activité.

C'est également l'objectif du commerce équitable, un système qui garantit aux producteurs une meilleure rémunération avec des prix justes et stables. Il leur assure ainsi de meilleures conditions de travail. Il concerne principalement les produits qui viennent d'ailleurs (comme le thé, le café, le chocolat) et leurs labels de commerce équitable intègrent tous des critères environnementaux. 

Pour prendre soin de sa santé

On le sait, notre régime alimentaire laisse à désirer. Si l’ensemble du monde devait adopter le régime occidental actuel, il y a fort à parier pour que les maladies déjà bien installées en Occident, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, et autres, se propagent au reste du monde. Aujourd’hui, l’obésité tue plus que la malnutrition, trois fois plus. En cause ? La fast food, les produits ultra transformés et l’abondance de sucre. 

En plus de cela, l’agriculture intensive épuise les sols et contribue à l’érosion de la biodiversité, et les pesticides sont mauvais pour notre santé. Selon une enquête d’UFC Que Choisir datant de mars 2022, en France, 51 % des fruits, légumes et céréales issus de l’agriculture conventionnelle présentaient des résidus de pesticides dits « à risques » —c’est-à-dire qui sont suspectés d’être cancérogènes, mutagènes, ou perturbateurs endocriniens. Au total, plus de 150 molécules toxiques ont été détectées. Certaines sont même interdites en France, comme le DDT ou le chlordécone.

Bref : une alimentation qui ne nourrit pas correctement les humains, et qui détruit la planète, ce n’est pas tenable. 

Comment on peut agir ?


Il existe plusieurs pistes d’action pour faire bouger les choses. Louisa t’explique comment soigner la planète dans son assiette dans cet épisode de Flemme ou Flamme. 

Conseil n°1 : Manger moins de viande


Décider de changer son alimentation pour aller vers en mode plus végétal peut parfois faire peur. Tu le vois venir, le cliché des végétariens avec leurs légumes et leur tofu, qui cassent l’ambiance à chaque repas de famille ou apéro entre amis ? Pourtant, il y a plein d’idées de recettes. Il suffit de chercher un peu, et de changer nos habitudes. Pour t’aider, il y a par exemple cette application collaborative qui donne des informations sur les produits de saison, des astuces pour cuisiner en réduisant son impact, des recettes bas carbone, les espèces menacées de poisson
Et puis bien sûr, pour végétaliser son alimentation, il faut aussi accepter d’y aller pas à pas. L’idée n’est pas d’éliminer du jour au lendemain tous les produits d’origine animale sans s’informer un minimum sur comment les remplacer. 

Conseil n°2 : Consommer local, bio ou raisonné

Encore trop peu de gens ont le réflexe de regarder ce qui dit l’étiquette d’un produit avant de l’acheter, et c’est vrai aussi pour nos aliments. Pourtant, pour ceux qui font l’effort, ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Il vaut mieux manger des champignons bio qui viennent de Pologne ou des courgettes en circuit court ? Plutôt une tablette de chocolat commerce équitable ou des fruits en agriculture raisonnée ? Label rouge ? Biodynamie ? Et c’est quoi tous ces labels aux sigles barbares ?

Pas de panique. Déjà, d’une : on fait au mieux. Impossible de trouver des produits qui cochent toutes les cases. Et de deux, on essaye de s’orienter au milieu de cet océan d’information. Heureusement il y plein d‘outils pour nous faciliter la vie. Pour manger de saison, Greenpeace a réalisé ce calendrier qui pourra t’aider. L’application YUKA t’aidera à y voir plus clair dans la composition de tes aliments, mais tu peux aussi te renseigner sur l’éco-score d’un produit et cette infographie t’aidera à t’y retrouver au milieu de tous les labels.

Conseil n°3 : Lutte contre le gaspillage alimentaire 

Chaque année en France, on gaspille à peu près 10 millions de tonnes de nourriture. Ça représente l’équivalent de 150 kilo par habitant et par an. Autant dire que c’est énorme ! 

Le gaspillage alimentaire, pose problème à plusieurs niveaux : sur le plan environnemental c’est un gaspillage de ressources naturelles (et notamment d'eau) et ça émet énormément de gaz à effet de serre. Le gaspillage alimentaire c’est forcément un gaspillage d’argent et il coûte cher : entre 12 et 20 milliards d’euros par an en France. Et enfin, jeter de la nourriture est encore plus inacceptable quand on sait qu’aujourd’hui le monde traverse une crise alimentaire et que même en France on estime qu’1 personne sur 10 a du mal à se nourrir.

Pour en savoir plus sur les pistes d’action, l’ADEME recommande plusieurs outils ici.

Flemme ou Flamme c’est quoi ? 

Flemme ou Flamme, c’est la série qui t’aide à mieux comprendre le monde pour te donner la flamme d’agir. Découvre tous les conseils de Louisa pour faire bouger Flemme de son canapé car contrairement à ce que cette dernière croit, tout « n’est pas foutu ». Parviendra-t-elle à relever ce défi ? Pour le savoir, retrouve tous les épisodes sur notre chaîne Youtube. 

Alimentation

Par Rédaction Tilt

✏ (texte) Myriam Dahman

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