Volontourisme : c’est quoi l’arnaque ?

Partir à l’autre bout du monde donner de son temps pour aider les autres : c’est beau et généreux. Mais pas joli-joli quand ce sont des agences de voyage « humanitaires » ou « solidaires », qui vendent des missions de volontourisme sur mesure pour assurer des sensations fortes…. Pendant que les populations aidées sont utilisées et parfois même mises en danger. On fait le tri avec France Volontaires !

Le volontourisme, c’est quoi ? 

Le volontourisme, contraction de « volontariat » et de « tourisme », est un mot inventé par le secteur touristique anglo-saxon. Des organisations proposent aux jeunes Occidentaux de donner un peu de leur temps à des populations pauvres à l’autre bout du monde. Un bon créneau commercial quand on sait que les jeunes de moins de 35 ans sont 40 % à se dire prêts à s’engager dans des actions à l’international.  

Des faux orphelinats pour attirer les touristes

Le problème, c’est que les propositions du volontourisme répondent à ce que les jeunes des pays riches ont envie de faire, et pas aux vrais besoins ! Les séjours sont généralement de quelques semaines seulement, sans objectif clair et sans qualifications demandées. De jeunes bénévoles donnent des cours d’anglais à des classes d’enfants sans savoir enseigner ou s’occupent de personnes porteuses de handicap sans formation préalable. 

Le pire : certaines agences inventent des situations dramatiques pour attirer les bénévoles. Avec de faux orphelinats pas très propres remplis d’enfants pas vraiment orphelins, ayant parfois été arrachés à leurs parents contre de l’argent.

Un rapport de l’Unicef de 2016 révèle que 79 % des enfants âgés de 13 à 17 ans dans des orphelinats au Cambodge ont en réalité au moins un parent vivant ! Le volontourisme n’aide donc pas les populations locales, mais les exploitent, les maintiennent dans la pauvreté, voire les mettent en danger. 

Les bonnes questions à se poser (avant de s’engager) :

Pour éviter de se retrouver piégé dans des projets douteux ou tout simplement pas constructifs, le mieux est encore de se poser les bonnes questions :

-    Ce que j’ai vraiment envie de faire :  faire quelque chose pour les autres ou surtout voyager ? Le tourisme tout simple vaut mieux que la fausse solidarité !

-    Ce que je peux apporter : on ne peut enseigner que ce qu’on maîtrise vraiment. Si on me demandait de donner des cours d’anglais à des classes d’enfants en France, est-ce que je m’en sentirais capable ?  Si ce n’est pas le cas (pour l’anglais ou autre chose), pourquoi le faire ailleurs ?

Et il y a au moins 4 choses à vérifier pour s'assurer que le volontariat est éthique et solidaire.

Vers qui se tourner ?

De préférence des programmes soutenus :

-    par l’État comme le volontariat de solidarité internationale, le service civique à l’international, Jeunes et solidarité Internationale (JSI) ou Ville, vie, vacances et solidarité internationale » (VVV-SI), et bien d’autres actions à découvrir sur France Volontaires ;

-    par des organismes internationaux : volontariat des Nations Unies, le Corps européen de solidarité etc.

Pour creuser le sujet :

• France Volontaires met en garde contre les dérives du volontourisme dans le dossier Attention au volontourisme.
• Une vidéo explicative et super claire de Carnet de bord humanitaire sur le volontourisme « Tourisme humanitaire et volontourisme "
• L'article du média en ligne Welcome to the Jungle, « Le « volontourisme » : fausse bonne action, vrai impact négatif ? »