Congo flux :

mesurer les échanges de carbone entre la forêt et l'atmosphère

Au cœur du bassin du Congo, l’antenne bardée de capteurs du centre d’études forestières de Yangambi permet de mesurer la capacité de la forêt tropicale à freiner le changement climatique.

Une merveille technologique plantée dans la jungle

Haute de 55 mètres, la tour métallique qui s’élève au-dessus de la canopée mesure depuis 2020 la quantité de CO2 absorbé ou émis par les arbres. Appelée Congo flux, elle est le premier outil capable d’établir avec précision, en RDC, les échanges de gaz à effet de serre entre la végétation et l'atmosphère, tout en collectant simultanément des données météorologiques. 

Objectif : mieux comprendre la manière dont les forêts du bassin du Congo agissent comme puits de carbone. Ces données sont traitées informatiquement, au quotidien, par des ingénieurs établis au centre d’études forestières de Yangambi, le long du fleuve Congo, à une centaine de kilomètres de la ville de Kisangani. 

Le bassin du Congo, plus résilient que l'Amazonie

Les forêts tropicales ont longtemps séquestré la moitié du carbone terrestre de la planète. Mais depuis la fin du XXe siècle, leur efficacité décline. C’est ce qu’ont établi les quelques centaines de tours à flux montées sur l’ensemble du globe depuis les années 1990, révélant notamment que le taux d’absorption des forêts amazoniennes et indonésiennes avait fortement chuté. 

Alors que la forêt humide du bassin du Congo semble continuer à mieux stocker le carbone, aucun outil de mesure de précision n’avait encore été érigé dans cette zone avant 2020. L’antenne Congo flux vient réparer cette lacune. Deux autres tours devraient être posées dans les prochains mois, dans les tourbières de la forêt humide de Mbandaka et dans la savane de la province du Katanga, au sud-est de la RDC.